Rue Pierre Trébod

Décidemment, Excel n’aime pas la facilité et nous emmène encore une fois dans les recoins de la commune de Bordeaux.  Mais Excel n’aime pas la monotonie, et nous a gratifié d’un tirage nous offrant un type de quartier encore inédit pour ce blog : les grands ensembles.

Bon, vous n’êtes pas tombés de la dernière pluie, et vous savez ce qu’est un « grand ensemble » : un quartier construit après la Seconde Guerre Mondiale (celle qui aura coûté la vie à Pierre Trébod, résistant bordelais) pour accueillir plus ou moins urgemment des populations d’ici et d’ailleurs, pour un résultat plus ou moins heureux.

Le grand ensemble vers lequel on se dirige sous une chaleur écrasante, c’est le quartier du Grand Parc, entre les Chartrons et les boulevards qui séparent Bordeaux du Bouscat.

On trouve que nos « collègues » de Bordeaux 2030 résument l’histoire du quartier de façon synthétique et claire, aussi on vous invite à aller la consulter ici.

On ne va pas vous mentir, Vinjo et Pim sont des enfants des lotissements, et pas des cités. Aussi, sur le chemin, les images qu’ils ont en tête oscillent entre ça et ça.

Pour découvrir le quartier du Grand Parc, la rue Pierre Trébod est idéale : elle est longue, biscornue et traverse le quartier de part en part, tout en étant jalonnée d’un certain nombre d’équipements publics.

En y entamant notre promenade, on se dit que si la forme urbaine évoque des images d’interventions musclées de la BAC dans une mauvaise émission câblée  (coucou Carole Rousseau !), on y respire plutôt l’insouciance d’une soirée estivale, avec des enfants qui font du sport, des anciens qui devisent à l’ombre (il semblerait que le quartier ait d’ailleurs besoin de plus en plus d’ombre pour le nombre grandissant de seniors) et des mères de famille qui rentrent du supermarché voisin.

On ne va pas mentir et dire que c’est un petit paradis sur Terre, mais on est loin de la Banlieue 13 de Luc Besson (oui oui, Bordeaux 2066 est très cinéphile).

Rue Pierre Trébod, on peut y apprendre, y lire, s’y divertir, y faire du sport, et bien entendu y vivre.

Ici on élève le débat

Ici on élève le débat

On peut aussi semble-t-il y contribuer à l’amitié franco-yéménite au numéro 90, qui est la Tour Ravel, la plus haute de la rue.  On a bien essayé de sonner à l’appartement 904, mais l’occupant était surement en train de profiter des espaces verts du quartier, ou alors il était sur une plage du Golfe d’Aden, qui sait…

Ca n’est pas tout, mais il commence à faire soif. Hélas, pas de débit de boisson dans la rue Pierre Trébod, il nous faut sortir du quartier pour quelques mètres à peine, comme pour mieux admirer l’immensité des tours.

Si le Grand Parc rappelle que Bordeaux est une terre d’immigration, le bar-tabac « Le Tivoli » le confirme : la rousseur, l’accent et la jovialité sauce chicon du patron nous emmène tout droit vers le pays des Ch’tis. L’avantage du Tivoli,  outre sa terrase avec vue sur la rue Pierre Trébod, c’est que le patron et sa femme ont dans les yeux le soleil que nous avons aussi dehors. Et comme jovialité ne veut pas dire grossièreté, un système d’amendes a été instauré pour ceux qui ont le verbe trop haut. A chaque cochonnerie, c’est une pièce dans le petit cochon-tirelire. Pour certains clients qui trouveraient cela haram, une petite vache se trouve également à leur disposition. La cochonnerie se transforme alors en vacherie !

Les habitués confirment volontiers nos impressions  sur un quartier « sympa », « calme », et « sans problème ».  Tellement calme qu’à 20h on tire le rideau. Le temps de mettre 20 centimes dans le cochon et de sympathiser entre drapeaux, nous voilà ressortis sous le cagnard bordelais, en route vers la prochaine rue ! Adishatz

Au ch'tivoli

Au ch’tivoli

Petit carnet pratique:
– pour y aller : prendre la ligne 46 arrêt Trébod

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