Rue Malbec

Excel est définitivement un petit coquin ! Après nous avoir mené dans le minuscule Passage Pambrun, le logiciel fait le grand écart et nous amène dans la plus longue de nos rues visitées à ce jour. Du Cours de la Marne jusqu’à la Place Nansouty, nous voilà partis à la découverte d’une rue de plus d’un kilomètre de longueur : la rue Malbec.

Rue_Malbec

Malheureusement pour les amateurs de gros rouge, a priori le nom de la rue n’a rien à voir avec le cépage cadurcin, mais serait plutôt emprunté à une famille du coin. Autre hypothèse possible, un dérivé du gascon « mau bec », pour « mauvaise tête », mais on va se garder cette explication sous le coude pour la rue Maubec elle-même, située à Saint-Michel.

Mauvaise ou pas, la tête de gondole côté cours de la Marne est en tout cas déconcertante. En effet à l’angle de la rue se dresse le fameux immeuble « glissière d’autoroute », œuvre de Jacques Hondelatte. Si pour le Bordelais lambda cet immeuble peut aisément concourir au grand prix du bâtiment le plus laid de notre ville, Robert Coustet et Marc Saboya dans leur livre « Bordeaux, la conquête de la modernité » nous livrent l’analyse suivante : « Le parti architectural fait référence à la prévention, à la protection, à la vitesse. Identitaire dans un lieu sans identité, dramatique et brutale, l’oeuvre de Jacques Hondelatte ne travaille pas ici l’esthétique du compromis historique et ne cherche pas à s’intégrer dans un quartier déstructuré, (…) ce bâtiment unique est l’expression d’une violence urbaine contemporaine. »
Vu comme ça…

Après ce geste architectural, la rue présente un visage plus classique : bordée d’échoppes et d’anciennes maisons bourgeoises, plus ou moins en bon état, et souvent divisées en petits appartements. On croise ci et là des ensembles récents, venus s’insérer dans les quelques dents creuses créées par la fermeture des usines du quartier.

Belle expression de la "violence urbaine contemporaine", en effet.

Belle expression de la « violence urbaine contemporaine », en effet.

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Ca et là, quelques maisons de maître.

Ca et là, quelques maisons de maître.

En continuant notre progression vers Nansouty, nous trouvons sur notre droite le siège de l’Union Saint Jean. Institution bordelaise au même titre que l’Union Saint Bruno, l’USJ fait à la fois office de maison de quartier, de club sportif (dont une tout à fait valeureuse équipe de basket qui se reconnaîtra), de lieu d’accueil périscolaire, etc. Et ce depuis 1906 (1939 pour ce qui concerne la rue Malbec) ! Nous vous invitons à consulter directement leur site internet pour découvrir la riche histoire du lieu. On soulignera tout de même que le siège de l’USJ abritait également le Cinévog, dans lequel Eddy Mitchell vint en 1982 tourner quelques épisodes de « La dernière séance ».

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Culture toujours, quelques mètres plus loin sur le trottoir d’en face arrive le moment pour Vinjo, Pim & Vanou (une fidèle lectrice nous accompagnant dans notre visite ce jour là), de visiter le premier musée du blog. Un musée rue Malbec ? Oui oui, nous voilà partis à la découverte du Musée des Compagnons du Tour de France, situé dans une grande maison léguée au mouvement compagnonnique dans les années 1960 par une famille. C’est bien entendu un tout petit musée, mais on y comprend mieux le fonctionnement de ce mouvement mêlant depuis plusieurs siècles mission sociale, excellence de la formation et traditions très codifiées, parfois délicieusement anachroniques ou loufoques (telle l’amende de 20 centimes en cas de juron intempestif, comme dans le bistrot « Le Tivoli » où nous étions passés l’été dernier).

Dans notre musée de la rue Malbec, charpentiers, maçons, ébénistes ou encore serruriers sont à l’honneur. On notera pour les passionnés de Bordeaux que de très belles reproductions en bois de différents lieux emblématiques de notre ville sont exposées au sous-sol. Derrière le musée, ce sont 40 compagnons qui vivent ensemble durant un an, avant de reprendre la route vers une nouvelle ville pour espérer finir pourquoi pas Meilleur Ouvrier de France.

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Cet éloge de l’effort et du travail bien fait nous donne soif. Fort heureusement, et même si peu de Compagnons doivent pouvoir en profiter au vu des règles de vie assez strictes qui leur sont imposées, le bar « L’Expresso » se trouve quelques mètres plus loin, à l’angle avec la rue de Bègles. Ambiance PMU et multiculturelle : les clients sont concentrés sur les tiercés, quartés et autres quintés et profitent des pauses équestres pour s’injurier folkloriquement ou se menacer de s’introduire des objets divers et variés dans l’arrière-train, dans une ambiance assez cocasse donc.

L'Expresso, où l'on ne boit pas que du café.

L’Expresso, où l’on ne boit pas que du café.

Une bière à mi-rue pour compenser sa longueur.

Une bière à mi-rue pour compenser sa longueur.

La bière avalée, nous reprenons notre petit trot jusqu’à la fin de la rue, et passons d’un pas assuré devant le siège girondin de la MGEN. La hauteur des maisons baisse, les échoppes sont de plus en plus présentes et nous amènent au final Place Nansouty, là ou s’achève notre rue du jour, après 1,2 kilomètres de marche parcourus en deux heures environ : on met au défi n’importe quel papy du quartier de remonter la rue aussi lentement que nous.
Le sens retour ne sera guère plus rapide, et commence quelques mètres après la place par un arrêt dans un autre petit troquet dont les recoins de Bordeaux ont le secret. Nous voici chez Maria, gérante portugaise du bar-restaurant « La récré ». Installée là depuis 1991, Maria nous livre sa vision du quartier : un endroit calme où tout le monde se connait et où l’on se rend service. Maria aime son bar-resto, et quand l’heure de la retraite aura donné sa clientèle lui manquera, notamment cet habitué qui depuis des années mange tous les jours à la même table, sur la même chaise … « et une fois je lui ai demandé : qu’est-ce que je vais devenir le jour où je ne vous vois pas, je vais m’inquiéter ? Ne vous inquiétez pas il m’a répondu, si j’ai un problème il y a un papier sur moi disant de vous prévenir ».

Cette clientèle fidèle vient de tout le quartier, et même si les écharpes de Lisbonne, Braga ou Porto décorent la salle, Maria ne donne pas dans le communautarisme exacerbé « ils sont gentils les Portugais mais ils parlent trop fort, c’est fatigant ». Elle aime le calme notre patronne, et c’est peut-être comme cela qu’elle arrive à faire pousser ces immenses roses trémières devant le restaurant, sa grande fierté. Snobée par les concours photos de Sud Ouest, Bordeaux 2066 répare cette injustice et vous présente la pétillante Maria, devant ses roses trémières et son restaurant.

Maria et ses roses trémières

Maria et ses roses trémières

Sur le chemin du retour, dernière halte chez Françoise et Mang, habitants du quartier depuis bientôt un demi-siècle. Arrivés de Dordogne (pour elle) et de Cochinchine (pour lui), ils nous dressent le portrait d’un quartier convivial et ouvert, même si depuis quelques années les petites entreprises (ils se souviennent d’une ancienne tannerie, remplacée par des immeubles modernes, moins odorants) et commerces se font de plus en plus rares, et que le trafic automobile s’intensifie en parallèle, renforçant l’effet « couloir » que l’on peut ressentir en se promenant dans la rue.

Françoise et Mang, témoins de la rue.

Françoise et Mang, témoins de la rue.

Aperçu de l'offre commerciale de la rue.

Aperçu de l’offre commerciale de la rue.

Nous clôturons cette longue promenade rue Malbec avec le témoignage de notre premier invité VIP du blog. Non ça n’est pas Johnny Hallyday qui a grandi rue Malbec, mais Michel Cardoze, connu pour sa météo poétique sur TF1, sa grosse voix portant un chantant accent du païs, et son érudition sans limite sur Bordeaux et son histoire que l’on peut retrouver ici. C’est quand il ne portait pas encore sa célèbre moustache que notre journaliste local, à la fin de l’occupation, a passé quelques années d’enfance rue Malbec. Il se souvient de l’ambiance ouvrière (son père, à l’instar de nombre de voisins, était cheminot à la gare), des courses à l’économat de la SNCF rue Amédée Saint-Germain, de l’école de la rue Francin dont la cour n’a pas changé depuis, des virées au cimetière israélite situé juste derrière chez Françoise et Mang, des histoires de voisinage et de la vie de tous les jours au sortir de la guerre. Tandis que nous remontons la rue une seconde fois en sa compagnie, il se souvient aussi d’un terrible accident de la circulation qui a fait qu’aujourd’hui encore l’immeuble situé à l’angle avec la rue de Bègles semble rafistolé.

Devant la maison d'enfance...

Devant la maison d’enfance…

La plus longue rue du blog à ce jour nous a montré un passé riche, et un présent encore marqué par la solidarité et la vie de quartier. Alors la prochaine fois que vous y passez, levez un petit peu le pied. Ca fera plaisir à Françoise et Mang de ne pas faire trembler leurs fenêtres, ça vous permettra d’apercevoir les œuvres des Compagnons, et si vous avez le temps vous dégusterez le menu ouvrier de Chez Maria. En y sirotant votre Porto, vous vous direz peut-être comme nous que décidément, cette rue Malbec est un grand cru.

Rue Charles Péguy

Et voilà ça recommence, Excel toujours aussi blagueur essaye de jouer avec nos nerfs. Point de rue Sainte Catherine, de cours Victor Hugo ou de quai des Chartrons à l’horizon. Ni même de nouveau quartier, et encore moins, oh non, de franchissement de la Garonne. Non, le logiciel nous envoie rue Charles Péguy, courte ruelle du quartier Nansouty, à deux pas de la rue Maxime Lalanne et du Pont de Caudérès qui sépare Bordeaux de Talence.

Mais si ce blog nous a appris une chose, c’est bien que la moindre rue, aussi banale soit-elle, peut cacher de beaux secrets, de belles histoires.

En ce début de soirée rue Charles Péguy, il n’y a à première vue rien à signaler. La rue semble d’ailleurs être plutôt une impasse et elle se compose uniquement d’échoppes, hormis l’angle avec la rue Bertrand de Goth qui est un immeuble présumé des années 1970, et pour lequel un long brainstorming a dû être nécessaire pour le baptiser, puisqu’il se nomme « Charles Péguy ». Il faut dire qu’à l’époque, tous les immeubles ne s’appelaient pas encore « Jardins de truc » ou « Terrasses de machinchose ».

Nous ne vous retracerons pas ici la vie de Charles Péguy, ce n’est pas l’objet de ce blog et d’autres l’ont fait bien mieux que nous. Et puis surtout, surtout il y a mieux à raconter. Au dessus des échoppes un bâtiment s’impose : l’église Sainte Geneviève.

Sainte Geneviève dominant Peguy

Un grave problème déontologique se pose alors : comment accéder au saint des saints sans enfreindre notre règlement qui nous oblige à visiter une rue, et une seule, pour chaque billet. Heureusement, une intervention divine nous fait alors découvrir que si cette voie s’appelle rue et non impasse c’est parce que tout au bout, cachée derrière la végétation, une petite sente passe entre les maisons pour déboucher… sur l’arrière de l’église. Nous pouvons poursuivre l’exploration.

Les voies du seigneur sont impénétrables

Les voies du Seigneur sont impénétrables.

C’est par une porte dérobée de l’arrière de l’église que nous rentrons (l’entrée principale étant située rue Bertrand de Goth), et tombons nez à nez sur Jean-Claude, le diacre de la paroisse. Si le blog avait par le passé eu des relations contrariées avec les représentants du culte catholique, tout est maintenant oublié, grâce à l’accueil bienveillant de Jean-Claude. L’homme est un passionné, et prend de longues minutes pour nous expliquer différents détails architecturaux de l’édifice, nous montre différentes peintures, en explique les symboles… Pas besoin d’être une grenouille de bénitier pour apprécier cette visite improvisée.

Le site internet de la paroisse vous expliquera tout, mais nous pouvons résumer ainsi : bâtie en 1909 pour répondre à l’extension de la ville et du faubourg de Nansouty, l’église a connu de multiples transformations grâce à la générosité de ses paroissiens. D’abord chapelle, elle devint église, fut définitivement achevée en 1966, et fut embellie pour son centenaire d’une mosaïque sur sa façade extérieure. Une mosaïque … non ? Messie messie, car Sainte-Geneviève est aussi la seule église d’architecture byzantine de Bordeaux.

Jean-Claude aime son église, mais aussi son quartier, qu’il appelle le « village Nansouty » et où il réside depuis 1973. Originaire de Villandraut, en Sud Gironde, Jean-Claude retrouve ici, au cœur de la cinquième ville de France, une ambiance villageoise et une convivialité qu’il apprécie.

La fameuse mosaïque

La fameuse mosaïque

Bordeaux 2066 touché par la grâce

Bordeaux 2066 touché par la grâce

Jean-Claude

Jean-Claude, diacre à Sainte-Geneviève.

Boostés par l’énergie de Jean-Claude, nous repassons une dernière fois dans la rue. Un nouvel habitant en plein emménagement nous conseille de sonner chez son voisin d’en face… Toc toc, la porte s’ouvre et c’est Laurent, dont la famille habite ici depuis toujours, qui nous accueille. Certains pourraient trouver saugrenu de voir deux inconnus toquer à la porte un soir pour « parler de la rue ». Mais pas Laurent, qui « adore tchatcher » et d’ailleurs ne s’en prive pas, même si là il est en train de préparer le dîner. Comme Jean-Claude, il nous vante la tranquillité du quartier (en tant qu’insomniaque, Laurent en est d’ailleurs le vigile officieux), la solidarité de ses habitants… Il nous parle de l’église Sainte-Geneviève, pour laquelle tous les habitants du côté pair de la rue Charles Péguy ont cédé un bout de terrain afin de faciliter sa reconstruction après la guerre.

Eglise et jardins

Eglise et jardins

Il évoque la population du quartier qui change, lui qui est un des derniers… Le dîner va être trop cuit, mais on est invité à repasser quand on veut pour boire un verre et causer de la rue. Un beau témoignage, foisonnant, parfois trop à tel point qu’on ne sait qu’en retenir. A ses anecdotes locales il mêle de grandes tirades sur le sens de la vie et nous salue gaiement en nous disant : « On n’a qu’une vie les gars, n’oubliez pas et profitez-en ».

Laurent

Laurent

Une seule vie oui, mais encore 2058 rues à découvrir, et au moins autant d’histoires et d’anecdotes. C’est tout cela qu’on se dit en buvant un demi de San Miguel à 2,30€ Chez Luis, place Nansouty, au cœur du village sans prétention. Décidément, Nansouty, c’est Byzance !

Rue Maxime Lalanne

Gonflés à bloc par les centaines de courriers reçus (ou milliers, on ne peut plus compter), nous reprenons le risque de mettre notre sort entre l’aléa d’Excel. Taquin, le logiciel nous emmène une fois de plus aux lisières bordelaises, mais cette fois ci direction plein Sud : à quelques encablures de Talence nous voilà partis visiter la Rue Maxime Lalanne, qui avec la rue Jean Lalanne fait partie du cercle très fermé des rues en « Lalanne » de notre ville (Françis, patience, ton heure viendra).

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A peine arrivés, nous comprenons tout de suite ce qui nous attend. La rue bordelaise par excellence, discrète, courte, flanquée d’échoppes des deux côtés. A priori rien de bien particulier à signaler.

Mais en y regardant de plus près on s’aperçoit quand même que derrière cette longue rue uniforme, ce beau décor de théâtre, chaque échoppe à sa particularité : une rénovée, l’autre pas. Par hasard, l’heure de notre visite est aussi l’heure de retour du bureau. Et sans vouloir baser notre propos sur une sociologie de comptoir approximative (même si nous n’avons rien contre les comptoirs), force est de constater que la rue semble divisée entre des propriétaires présents depuis plusieurs années, pas forcément des grands pontes du négoce ou du Barreau, et des nouveaux arrivants aux belles voitures qui se garent le long des maisonnettes rénovées. C’est l’échoppe : habitat populaire d’hier, produit immobilier ultra recherché d’aujourd’hui ! Entre hier et aujourd’hui ce sont aussi les petits commerces de quartier qui mettent souvent la clé sous la porte comme nous le rappelle un peu tristement l’angle de la rue.

A moins que la rue Maxime Lalanne ne soit pas symptomatique d’une rupture temporelle mais plutôt d’une rupture territoriale, puisqu’on se situe ici à peu près à mi-chemin entre St-Genès, quartier plutôt chic, et Nansouty, quartier plutôt populaire. Bref, notre demi est terminé, on quitte le comptoir sociologique et on revient à notre rue.

Heureusement, la rapide enquête préliminaire de Vinjo nous a permis de repérer un lieu qui sort la rue Maxime Lalanne de l’anonymat résidentiel : plantée en plein milieu de la voie, dominant la rue de ses étages, une belle maison au décor néogothique abrite « l’auberge du chat kipu ».

De quoi s’agit-il exactement? A vrai dire on n’a pas très bien compris… un lieu de fête, un lieu coopératif, une espèce d’auberge espagnole ? Pour essayer de tirer cela au clair on toque à la porte. C’est A. qui nous ouvre, avouant par la suite nous avoir pris pour des Témoins de Jéhovah (cela nous a beaucoup touché). Au final, l’auberge du chat kipu se révèle être une coloc de jeunes comme tant d’autres, avec des musiciens, des informaticiens, des fêtes, une cave, un jardin, des anciens colocs, des nouveaux… Si elle n’avait pas été renseignée sur Google Maps, nous n’aurions même pas soupçonné son existence.

A. n’est donc pas la tenancière d’un lieu visant à concurrencer les quais de Paludate, et nous comprenons que nous ne tenons pas ici notre débit de boissons de la rue Maxime Lalanne (on vous rappelle que quitte à se promener dans le Bordeaux profond, on aime bien boire une bière post-découvertes). En revanche, A. fait partie de Los Teoporos, joyeuse banda de la fac de médecine de Bordeaux 2 qui prône la convivialité dans nos quartiers. PS : ne faites pas comme nous, ne mettez pas plusieurs jours avant de vous apercevoir qu’il s’agit d’un jeu de mots. Los Teoporos / Médecine… ça y est c’est bon ?

Los Teoporos en répétition, merci à A. pour l'invitation!

Los Teoporos en répétition, merci à A. pour l’invitation!

Mais après cette sympathique rencontre, force est de constater qu’aucun débit de boisson ne s’est installé rue Maxime Lalanne. Fidèles à notre règlement nous prenons la rue adjacente avec une motivation au diapason des instructions données par la boite aux lettres .

Et là toujours rien… mais cher lecteur rassure-toi, Vinjo et Pim ont plus d’un tour dans leur sac.
Car ce que nous n’avons pas encore dit c’est que Francois Antoine Maxime Lalanne est un célèbre dessinateur et peintre bordelais. Il fut réputé, au XIXè siècle comme l’un des maitres de la gravure à l’eau forte… kézako ? Si on a bien tout compris, il s’agit pour l’artiste de dessiner un motif sur une plaque de métal vernie qui est ensuite plongée dans un bain d’acide permettant de couvrir et découvrir certaines zones et ensuite de pouvoir mettre la plaque sous presse. Un tampon amélioré en quelque sorte. Mais en joli quand même.

Rade de Bordeaux par Maxime Lalanne

Rade de Bordeaux par Maxime Lalanne

Bref, ces belles gravures et ces beaux dessins ont valu au Sieur Lalanne d’être honoré d’une statue au Jardin Public. Nous voilà donc repartis sur nos montures V3, en prenant bien soin d’acheter une petite mousse à ouvrir devant notre idole du jour. Plein de mauvais esprit nous cherchons la statue dans le parc, en nous concentrant sur les coins et recoins. Que nenni ! Francois Antoine Maxime et sa moustache ont droit aux honneurs et trônent majestueusement en plein cœur du parc, immanquable pour tout joggeur ou tout élève du Lycée Montesquieu en train de repousser les limites de l’oisiveté. C’est donc à sa santé, et à celle de la banda de nos futurs toubibs, que nous buvons cette bière tiède et remuée sur les pavés bordelais ! Adishatz.

Un beau moment de poésie

Un beau moment de poésie